Ma tête se trouble, mon ventre me fait mal et un liquide rouge éclatant s'en échappe, ma vision devient floue. Je ne sens plus mes doigts, je suis aspirée. Petit à petit je m'en vais, la douleur s'efface.
J'inspire une grande bouffée d'oxygène. Suis-je sauvée ? En vie ? Où suis-je ? Je cligne des yeux plusieurs fois. Ma vue se précise progressivement. Les contours se dessinent.
Tout est blanc ici. Les murs sont sans couleurs, livides. Un hôpital ? Non. Ça n’y ressemble pas. Je suis assise sur un lit. Les ressorts sont durs.
Je me lève avec difficultés et m’avance près du bureau sur ma droite. Une feuille, une écriture : Maisie Williams, patiente admise depuis le 27 décembre. Chambre 724 587.Décédée suite à une blessure par balle au niveau de l'abdomen.
Le claquement de la porte me fait sursauter. Une femme blonde. Elle me sourit et dépose le pot de peinture qu'elle avait visiblement dans ses bras. Je m'approche et, instinctivement, je plonge ma main dans la peinture rose puis barbouille le mur. Ça ne ressemble à rien, j’en suis consciente. Elle me regarde, prend son cahier et y note quelque chose.
- Pourquoi suis-je ici ?
Elle sourit de nouveau. Son sourire est beau.
- Tu es morte, tu le sais non ?
- Oui, mais où sommes- nous ?
- Personne ne sait exactement.
J'arrête de peindre.
- Nous recevons les ordres et nous dirigeons la terre.
- Je ne comprends pas…
Elle sourit une dernière fois et referme la porte. Je continue mes dessins. Ça me fait me sentir mieux. La porte s'ouvre encore une fois sur 2 enfants joyeux. Ils me prennent la main et me font sortir de ma chambre devenue blanche et rose. Ils sourient eux aussi.
- Où m'emmenez-vous ?
- A ton poste.
Ils ouvrent la porte,me lâchent et partent. Ici, la pièce est verte. Je m'installe près d’un écran. Il s'allume. Un homme apparaît.
- Bonjour, je m'appelle Thomas. Vois-tu ce casque ? Il va te servir à transférer à Nell,un enfant qui vient de naître, les rêves que tu vas lui créer. Tu chercheras dans sa mémoire et dans ton imagination des informations pour lui créer des rêves étranges ou… justes étranges. Bien sûr elle ne rêvera pas tous les jours et ce sera donc considéré comme tes moments de congés.
- Oui répondis-je poliment.
Lise HdG