Les origines du monde sur un tableau.
J'émerge doucement.
Les bras engourdis, des fourmis dans les jambes.
Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi ni où je me trouve, alors j'observe. Sauf que la pièce m'est inconnue. Pas de porte, des tabourets, des tables et une horloge. Sans pile. Des murs vides, vert bouteille, qui me font penser à un tableau de cours. Cette pièce me fait penser à une salle de classe. Suis-je étudiante ? Quel âge ai-je ? Qui suis-je ? Que fais-je ? Tant de questions qui me taraudent tandis que je contemple ces murs déshabillés, sans intérêt. A quoi sert-il de se poser toutes ces questions alors que je suis coincée dans cette pièce ? Seule.
Je me lève, ce simple mouvement réveillant un tiraillement dans mes mollets, et je m'approche de la table. J'y vois des craies. "Ca (CO3)" me dis-je naturellement. Tant de teintes passant du lilas au ton orangé du soleil couchant. Je m'attarde sur cette couleur chaleureuse et pense au Maroc. Je ne sais pas d'où vient ce mot, mais il est là, empreint dans mon cerveau, alors que j'ignore tout de lui.
Tout à coup, la température de la pièce augmente, c'est seulement à ce moment que je me rends compte que j'étais gelée ; la lumière de la pièce, venant de nulle part, se fait plus vive, presqu'aveuglante ; les aiguilles de l'horloge s'activent, j'y lis qu'il est treize heures ; des effluves de safran et de tajine me parviennent aux narines, torturant délicieusement mes glandes olfactives ; et quelqu'un apparait. Joli garçon, teint basané, origines orientales, à en juger par sa tenue. Sans aucun doute.
- Moi c'est Ali.
Là-dessus, il écrit son nom. Sur le tableau.
Fanny Vancutsem.
J'émerge doucement.
Les bras engourdis, des fourmis dans les jambes.
Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi ni où je me trouve, alors j'observe. Sauf que la pièce m'est inconnue. Pas de porte, des tabourets, des tables et une horloge. Sans pile. Des murs vides, vert bouteille, qui me font penser à un tableau de cours. Cette pièce me fait penser à une salle de classe. Suis-je étudiante ? Quel âge ai-je ? Qui suis-je ? Que fais-je ? Tant de questions qui me taraudent tandis que je contemple ces murs déshabillés, sans intérêt. A quoi sert-il de se poser toutes ces questions alors que je suis coincée dans cette pièce ? Seule.
Je me lève, ce simple mouvement réveillant un tiraillement dans mes mollets, et je m'approche de la table. J'y vois des craies. "Ca (CO3)" me dis-je naturellement. Tant de teintes passant du lilas au ton orangé du soleil couchant. Je m'attarde sur cette couleur chaleureuse et pense au Maroc. Je ne sais pas d'où vient ce mot, mais il est là, empreint dans mon cerveau, alors que j'ignore tout de lui.
Tout à coup, la température de la pièce augmente, c'est seulement à ce moment que je me rends compte que j'étais gelée ; la lumière de la pièce, venant de nulle part, se fait plus vive, presqu'aveuglante ; les aiguilles de l'horloge s'activent, j'y lis qu'il est treize heures ; des effluves de safran et de tajine me parviennent aux narines, torturant délicieusement mes glandes olfactives ; et quelqu'un apparait. Joli garçon, teint basané, origines orientales, à en juger par sa tenue. Sans aucun doute.
- Moi c'est Ali.
Là-dessus, il écrit son nom. Sur le tableau.
Fanny Vancutsem.